Généralités sur les avalanches

Les causes de départ

  • Les avalanches provoquées

L’avalanche est provoquée par un élément extérieur au manteau neigeux. C’est une surcharge brutale et ponctuelle (artificielle ou naturelle) qui déclenche le mécanisme de son départ : passage d’un skieur, explosion dans le cadre du déclenchement préventif (avalanches artificielles), mais également chute de corniche ou de sérac, passage d’animal (avalanches naturelles), etc.

  • Les avalanches spontanées

Une avalanche est dite spontanée lorsqu’aucun agent extérieur n’intervient dans son départ. Celui-ci est lié à une modification progressive des propriétés physiques du manteau neigeux. Cette fragilisation est strictement due aux effets liés aux conditions météorologiques, ce sont des avalanches naturelles.

Les types de départ

  • Les départs ponctuels : un volume de neige part d’un point puis entraîne la neige à l’aval et s’étale en largeur lors de son écoulement.
  • Les plaques : un volume de neige part sous la forme d’une plaque puis s’écoule dans la pente.

Lorsqu’un skieur ou un raquettiste est victime d’une avalanche, il s’agit dans 95% des cas d’une plaque, qu’il a, le plus souvent, lui-même déclenchée.

Dans la couche fragile, la rupture se propage dans toutes les directions et à grande vitesse. De fait, le skieur peut se retrouver au milieu de la plaque qu’il déclenche et qui l’emporte. Avec une vitesse de propagation de la fissure allant de près de 40 km/h à 110 km/h (10 à 30 m/s), les chances de s’échapper du piège avant qu’il ne prenne des proportions restent minces.

Dans une très grande majorité des cas, les départs de plaque surviennent dans des pentes d’inclinaison comprise entre 30° et 45°, avec un pic situé aux alentours de 38°.

Le type d’écoulement

C’est essentiellement la qualité de la neige mise en mouvement qui détermine la forme d’écoulement.

  • Les avalanches denses

Plus la neige mise en mouvement est cohésive, plus son écoulement est dense et reste au contact du sol. La trajectoire d’une avalanche dense suit les points bas du relief. Ces écoulements ont tendance à s’arrêter dans la pente ou en pied de pente. Leur vitesse varie de quelques km/h à plus d’une centaine de km/h. Leur pouvoir destructeur est lié à la masse de neige mise en mouvement (jusqu’à 100 t/m2).

  • Les avalanches aérosol

Une avalanche aérosol est caractérisée par un nuage de neige qui se développe lorsque la neige mise en mouvement est froide et légère et la pente d’écoulement suffisamment longue pour que le mouvement turbulent se mette en place. La vitesse d’écoulement d’une avalanche aérosol varie entre environ 100 km/h et 350 km/h. Ces écoulements peuvent traverser des zones planes, voire remonter des versants opposés sur plusieurs centaines de mètres de dénivelé. Leur pouvoir destructeur est lié à l’onde de pression qu’ils provoquent du fait de leur grande vitesse.

Un aérosol précède souvent une partie plus dense de l’écoulement. On parle d’avalanche mixte. La trajectoire de la partie aérosol de l’avalanche peut être totalement différente de celle de sa partie dense.

AppellationÉcoulement Dégâts potentielsTaille
Couléedéplacement de neige sans risque d’enfouissement (risque de chute en pente raide) Relativement sans danger pour les personnes, sauf en pente raide (chute) longueur : < 50 m
volume : < 100 m3 cassure : maxi < 20cm 
 Petite avalancheS’arrête avant le bas de la pentePourrait enfouir, blesser ou tuer une personne longueur : < 100 m volume : < 1000 m3
20 cm <=cassure maxi < 50 cm
Avalanche moyenneAtteint le bas de la pentePourrait enfouir et détruire une voiture, endommager un camion, détruire un petit immeuble ou briser quelques arbres  longueur <1000 m volume < 10.000 m3
50 cm <=cassure maxi < 100 cm
Grosse avalanche traverse des zones peu inclinées (nettement
< 30° ) sur des distances
> 50 m et peut atteindre les fonds de vallée
Pourrait enfouir, détruire des wagons, gros camions, plusieurs immeubles ou des zones boiséeslongueur >= 1000 m  volume >= 10.000 m3  cassure maxi >= 100cm
    

 Figure 1: Conséquences des différents types d’avalanches

source: https://www.anena.org/7224-determination-de-l-indice-du-risque-d-avalanche-dans-le-bra.htm#par59927

Les conséquences

Les avalanches peuvent être particulièrement destructrices. Un écoulement dense agira comme un buldozer, lancé à grande vitesse (jusqu’à 100 km/h) ; tandis qu’un écoulement aérosol (qui peut atteindre 350 km/h) est précédé d’un effet de souffle qui peut également occasionner des dégâts.

En France, peu d’avalanche atteignent des enjeux collectifs (voies de communications, bâtiments, etc.). La plupart des avalanches s’écoulent sur des sites avec peu ou pas d’enjeux (pentes de montagne vierges, forêts). Cependant, certaines atteignent des pratiquants de sports de montagne. Chaque année, on recense entre 50 et 200 avalanches accidentelles, qui emportent des skieurs de randonnées, skieurs hors-piste, randonneurs à raquettes, alpinistes, etc. En 2020-2021, l’ANENA a ainsi recensé 149 accidents d’avalanche, 245 personnes ont été emportées et 40 d’entre elles sont décédées. En moyenne, on recense chaque année en France 20 accidents mortels et 30 décès. Dans plus de 90% des cas, il s’agit de skieurs de randonnées, de skieurs hors-piste ou d’alpinistes.

Quel impact du changement climatique sur les avalanches ?

Les études sur l’impact du changement climatique sur les avalanches présentent encore beaucoup d’incertitudes. Néanmoins, les modèles prévoient une baisse du fait d’un enneigement moindre dans les altitudes basses en montagne. En haute montagne, il neigera tout autant voire plus (augmentation prévue des précipitations).

Les dernières études montrent que les avalanches coulantes ou denses sont proportionnellement plus nombreuses qu’auparavant et sont présentes sur une durée plus longue de la période hivernale. Leurs distances sont aussi plus importantes. Par contre les avalanches aérosols ont tendance à être moins fréquentes. Ces évolutions varient nettement en fonction des précipitations et des hivers plus ou moins rigoureux.

Les Moyens de protection pour les enjeux collectifs (voies de communication, habitations…)

Il existe plusieurs moyens de protections pour limiter l’exposition aux avalanches :

La défense permanente active/passive

  • Le PPRa (Plan de Prévention au Risque d’Avalanche) : Au même titre que le PPRI réglemente l’urbanisation en prenant en compte le risque d’inondation, le PPRa est un document d’urbanisme qui interdit certaines zones à la construction ou demande des adaptations pour éviter l’exposition au risque d’avalanche.
  • Les CLPA (cartes de localisation des phénomènes avalancheux) sont des cartes informatives (historique des avalanches sur un secteur) à destination essentiellement des organismes de gestion du risque sur une commune ou un département. Elles servent notamment pour l’établissement du PPR.
  • La mise en place d’ouvrages paravalanches en zone de départ et/ou en zone d’arrivée (râteliers, filets, claies, barrières à vent ou encore plantations telles que des forêts denses)
  • Le retour au pâturage des prairies qui améliore l’accroche de la neige au sol

La défense temporaire active/passive

  • En cas de risque d’avalanche, des routes ou domaines skiables peuvent être interdits temporairement par la commune.
  • Des mesures d’évacuation d’immeubles, de villages peuvent aussi être pris temporairement.
  • Les avalanches peuvent être déclenchées artificiellement et contrôlées par des moyens d’arrêt ou de déviation pour éviter des avalanches non maîtrisées et dangereuses.

Consignes lors d’une avalanche :

En amont

  • Si vous avez un sac et des bâtons, débarrassez-vous-en.
  • Essayez de vous accrocher à quelque chose pour éviter d’être emporté.
  • Réalisez de grands mouvements pour vous maintenir à la surface de l’avalanche.

Après

  • Si vous êtes sous la neige tentez de faire une poche grâce à un mouvement fort, puis ne bougez plus pour économiser l’air