Inondations par rupture d’ouvrage

Les inondations par rupture d’ouvrage concernent les ruptures de digues, de bassins de rétention et de barrages. Elles se caractérisent par une montée brutale du niveau de l’eau et un fort courant. Une inondation par rupture d’ouvrage se compare à une énorme vague tel un tsunami. La vague est destructrice car inattendue et d’une intensité énorme. Par exemple l’inondation de 1999 dans les basses plaines de l’Aude a atteint deux fois le débit de la Seine (4500 m³/s) à cause de la rupture de digues. Autre exemple, le barrage de Malpasset dans le Var, en 1959, a fait 423 victimes. Une vague de 40m de haut avait déferlé sur la vallée à 70km/h et atteint Fréjus 20 minutes plus tard.

Le saviez-vous ?

Seuls les barrages en amont de Paris, de petites agglomérations urbaines et dans les Cévennes sont anticrue. Tous les autres ont des objectifs premiers différents comme produire de l’électricité, servir de réservoir d’eau en cas de sécheresse ou utiles aux activités nautiques liées à l’économie du tourisme.

Engravement d’un lotissement après la formation d’une brèche dans une digue bordant le Doménon

La rupture de l’ouvrage peut être :

  • Progressive en cas de barrage en remblais. On est face à une érosion lente causant des fissures et par conséquent des fuites. Les autorités peuvent prévoir une évacuation ou agir sur les fissures.
  • Brutale pour les barrages construits en béton. Dans ce cas, le temps d’évacuation est très réduit :
    • Pour les communes les plus proches : moins de 15 minutes.
    • Pour les villes et villages de la première zone (quelques dizaines de kilomètres) le temps d’évacuation est de l’ordre de quelques dizaines de minutes selon les barrages.
    • En s’éloignant davantage, dans la deuxième zone, le temps d’arrivée de la vague est de quelques heures. L’intensité et la hauteur d’eau sont aussi moins fortes qu’en amont.

L’origine de ces ruptures vient d’un manque d’entretien (les digues et barrages sont souvent anciens), d’une erreur de conception, d’un séisme, d’un glissement de terrain ou encore d’un sous ajustement technique par rapport aux intensités maximales des crues possibles. En effet, lors de la construction de tels ouvrages, la question du coût/bénéfice se pose. Vaut-il mieux privilégier la sécurité à tout prix malgré un retour rare de crue extraordinaire ? Ou faut-il préférer dépenser moins pour protéger seulement de crues moyennes ?

Les consignes spécifiques

A l’avance :

  • Repérez les zones refuges en hauteur. Il existe parfois des panneaux de signalisation conduisant aux zones refuges. Elles sont prévues en cohérence avec les scénarios de rupture de barrage ou de digue.
  • Préparez un éventuel isolement
  • Faites une réserve d’eau potable et d’aliments non périssables.
  • Prévoyez des piles, des bougies ou du pétrole en cas de coupure d’électricité.
  • Prévoyez une radio (à piles) pour vous tenir au courant des consignes.
  • Préparez des vêtements pour une éventuelle évacuation.

A l’annonce de l’évènement :

Lors d’une rupture de barrage la corne de brume sonne

  • Rejoignez les hauteurs le plus vite possible : montez dans les immeubles, sur les collines.

Lors de la décrue :

  • Ne consommez pas l’eau du robinet avant d’être sûr que l’eau soit à nouveau potable.
  • Aérez et chauffez la maison dès que possible.
  • Ne rétablissez l’électricité que lorsque la maison est asséchée.
  • Faites le bilan des dégâts et contactez votre mairie et votre assurance.
  • Faites des photos des dommages.